Roscommon House, traduction d’un héritage

Inspirée par l’histoire des bâtiments modernistes de cette banlieue de Perth, la Roscommon House, conçue par Neil Cownie Architect, rend hommage à cette architecture tout en adoucissant ses contours. Zoom sur ce projet d’exception aux extérieurs joliment animés.

Neil Cownie a fondé son studio d’architecture et de design, Neil Cownie Architect, en 2009 à Perth, dans l’ouest australien. Depuis ses débuts, il a signé nombre de réalisations – à toutes les échelles – dans le domaine résidentiel, commercial et du design. « Je me considère autant architecte d’intérieur qu’architecte, ce qui est essentiel pour réussir la conception de n’importe quel type de logement ou d’hébergement », explique-t-il.

Et de fait, cet atout lui permet de concevoir des projets globaux d’une réelle cohérence, à l’image de la Roscommon House à Floreat dans la banlieue de Perth, livrée l’an dernier. Ici, il est même allé plus loin. Il a organisé l’aménagement paysagé avec l’architecte paysagiste Andrew Baronowski de Plan E Landscaping, et il a sélectionné les œuvres d’art pour la maison, celles du sculpteur Peter Zappa et de l’artiste Kate Elssey. La demeure de plus de 500 m2, munie de panneaux photovoltaïques et pensée durablement, affiche une volontaire sobriété côté rue. Originalité et autres points singuliers sont à l’abri des regards. Elle possède un vaste rez-de-chaussée, un sous-sol et un étage moins large, abritant la suite parentale donnant sur une grande terrasse végétalisée. Soucieux d’intégrer chaque bâtiment dans son contexte, Neil Cownie s’est inspiré de l’environnement de la maison – un héritage important assez unique d’immeubles modernistes et brutalistes – pour la bâtir. Une identité forte qui convenait parfaitement aux propriétaires, amoureux du modernisme et du béton.

Aussi, ils ont souhaité une maison construite en béton avec des façades imitant du bois gris, un procédé obtenu en coulant du béton dans des coffres faits de planches de bois. Une technique par ailleurs visible au niveau de certaines parois intérieures. Pour rendre les espaces conviviaux et élégants, du bois au niveau des murs, sols, agencements, voire des plafonds, a été ajouté pour offrir une sensation de chaleur. Des éléments de laiton ont été utilisés pour parfaire l’atmosphère et la rendre chic…

Le tout s’inscrivant dans l’esthétique japonaise « wabi sabi ». De nombreuses courbes et des formes fluides, à l’intérieur comme à l’extérieur, contrastent avec les lignes droites de la maison et quelques formes sculpturales. D’une part, elles confèrent de la douceur au projet ; d’autre part, elles font écho aux formes d’un bâtiment emblématique en front de mer : le kiosque en béton de South City Beach. Les toits en béton à l’arrière de la maison présentent aussi des courbes similaires. D’autres références aux architectes Oscar Niemeyer et Le Corbusier sont également subtilement suggérées.

Si l’architecte a dessiné nombre de meubles pour ce projet, il a aussi opté pour des produits de quelques prestigieux éditeurs, entre autres Moroso, notamment dans le salon, Nanimarquina, B.D Barcelona, Lapalma, etc. Pour les extérieurs, prolongeant véritablement les intérieurs, l’éditeur espagnol de mobilier outdoor Kettal a fourni beaucoup de pièces de ses collections Boma de Rodolfo Dordoni, Mesh de Patricia Urquiola, Riva de Jasper Morrison ou encore les sièges Basket au design des années 50 des Danois Nanna et Jørgen Ditzel. Rien que des meubles d’exception de grands créateurs qui magnifient le jardin, les terrasses, le bord de la piscine.

« Roscommon House converse avec son passé, son présent et son avenir », conclut Neil Cownie. Un dialogue entre les époques tout à fait convaincant et troublant.

 

www.neilcowniearchitect.com.au

© Michael Nicholson

© Jack Lovel

© Robert Frith

 

   Retrouvez l’article complet dans notre Artravel N°87

Disponible sur notre boutique– 12 € (frais de port compris)