Maison Gable

Installée au sein d’un haras, que se partagent trois propriétés, la maison Gable, au cœur de la région de Victoria en Australie, a été entièrement réimaginée par l’agence Tecture. Visite.

La petite ville de Ceres et ses deux cents habitants n’ont pas vraiment l’habitude des grands changements. Ici, c’est le calme qui prévaut sur le reste. Ça et les élevages de chevaux. C’est sur ce territoire, sur l’une des propriétés, que les architectes de l’agence Tecture sont intervenus. Une propriété des années 80 que les propriétaires souhaitaient voir évoluer. Le brief ? Rien de bien précis aux dires des architectes à qui carte blanche fut offerte pour donner à la maison un autre ton. Celui d’une contemporanéité qui lui manquait sans doute.

La série des questions passées, Tecture en dégage des idées plus précises pour redonner un souffle à la demeure. Dans les faits, les clients rêvaient d’espace, d’agrandissement et d’une habitation XXL prête à accueillir une large famille ainsi que des espaces de confort, comme cette cuisine de service, remise arrière de la cuisine existante !

L’agence choisit pourtant de prendre le contrepied, et échappe à l’évidence en refusant de travailler sur une seule extension. Les architectes décident au contraire de s’infiltrer dans les espaces existants pour retravailler sur les flux et de remodeler un intérieur en mal de souffle. Dessinée dans un bloc rectiligne, dans la lignée des maisons traditionnelles australiennes, la maison a donc conservé son ethos d’origine avec, de fait, une extension de taille relativement modeste, remplaçant l’ancienne véranda, ignorée depuis trop longtemps.

Mais au-delà de la taille, c’est le choix du contraste qui frappe et redistribue l’équilibre tout entier de la maison. Bardée de noir, la nouvelle extension marque fortement le passage de la Gable House dans une nouvelle ère. En accueillant les espaces de vie, salon et salle à manger, elle s’impose de fait comme le nouveau cœur de celle-ci, offrant au passage d’interminables vues sur le paysage. Plus qu’un simple remplacement de l’ancienne verrière, la nouvelle extension devient une pièce à vivre, un puits de lumière qui permet à la maison toute entière d’être baignée de lumière naturelle et de devenir, par la même, une source d’économie d’énergie.

Un aspect, l’environnement, qui n’a pas été laissé en reste par les architectes australiens rompus à l’exercice. Grâce à l’usage répété des persiennes, la thermie se module ainsi à souhait offrant un répit face aux chaleurs excessives ou, à l’opposé, un creuset de luminosité qui absorbe les chaleurs.

Au-delà de la ligne architecturale et des espaces, ce sont aussi les intérieurs qui ont été repensés. Des lignes plus modernes, des tons plus masculins et des matériaux contrastés, comme le grès cérame, le bois et le métal, remettent les intérieurs au goût du jour, tandis que le gris perle des parquets de bois apporte une touche de profondeur et de rusticité à une maison devenue chaleureuse à l’intérieur et tournée vers le monde qui l’entoure.

Photos : © Peter Clarke

www.tecture.com.au