John Whelan et son nouveau projet, la Maison François

Elevé entre le Royaume-Uni et la Suisse, John Whelan a étudié l’Histoire à l’Université d’Oxford en Angleterre avant de se lancer dans une carrière dans le monde créatif de la communication. Jusque-là, pas de trace de décoration d’intérieur… Jusqu’à ce jour où John Whelan décide de créer la Guild of Saint Luke. À l’occasion de l’ouverture du restaurant londonien Maison François, dont il vient de terminer la décoration, entretien avec un autodidacte : John Whelan.

Comment êtes-vous passé du monde de la création à celui de la décoration d’intérieur ? John Whelan : Je travaillais pour une agence de publicité et ai eu cette opportunité de m’investir dans le monde des boîtes de nuit. C’est là que tout a basculé ! J’avais près de trente ans et soudainement (ou presque !) le monde de la décoration s’est révélé à moi.

Comment définiriez-vous votre style et la philosophie de votre agence ? John Whelan : Je dirais que je suis dans une quête constante d’intemporalité principalement parce que je n’aime pas les choses vieillottes et datées. Tout ce design qui adopte les tendances et modes du moment et qui subitement est totalement « dé-passé » ! L’intemporalité est une qualité insaisissable, qui exige une véritable révérence pour le passé et la tradition. Certaines idées sont meilleures que d’autres et j’ai plutôt tendance à adopter les formes et techniques classiques et ajouter sur la fin un trait de modernité et de cool.

Parlez-nous un peu plus de la Maison Francois… John Whelan : Notre source d’inspiration pour le projet de la Maison François fut La Fabrica de Ricardo Bofill à Barcelone. La Maison François est un exercice de style qui englobe plusieurs mouvements architecturaux comme le post-modernisme et le brutalisme, que l’on retrouve dans ses arches de terracotta, le ciment brut mais qui pioche aussi dans les codes de la brasserie traditionnelle, avec un mélange de matériaux bruts et d’éléments qui évoquent le passé.

Quels matériaux avez-vous utilisé sur ce projet ? John Whelan : Des matières nobles et brutes comme j’aime ! Du bois de noyer pour les banquettes, de l’acajou du Sapele dans le hall et la cuisine, tandis que les tables de bois laqué et bronze ont été faites sur mesure pour le lieu. Nous avons aussi utilisé des métaux en trois finitions, nickel, cuivre et bronze. La gamme est très large.

D’où tirez-vous votre inspiration ? John Whelan : Principalement des archives. J’aime étudier les vieilles photos trouvées dans des livres ou sur des sites très niches et parfois même sur des comptes Instagram.

Quels sont vos designers de référence absolue ? John Whelan : Je dirais sans doute tous ceux qui ont travaillé à la Wiener Werkstätte de Vienne au début du XXe siècle. Ce sont les parrains du style moderne, c’est là que de nouvelles formes ont été réalisées dans des matériaux nobles. C’était vraiment l’âge doré du design et pour moi, bien plus intéressant que le Bauhaus.

Quel est le projet dont vous rêvé ? John Whelan : Un hôtel avec l’hôtelier André Balazs. J’adore le Bar du Chiltern Firehouse ou la Boom Boom Room du Standard ; pour moi, ce sont vraiment des icônes du monde de l’hospitalité !

Votre livre préféré ? John Whelan : À Rebours de Joris-Karl Huysmans.

Groupe de rock favori ? John Whelan : Oasis, les mélodies des Beatles avec l’attitude punk !

www.maisonfrancois.london
www.gsl.works
Photos : © Oskar Proctor