Des lignes pures, des façades immaculées, de grandes ouvertures, etc., Olivier Dwek a créé une architecture délicieusement contemporaine et élégante, et résolument tournée vers l’extérieur. Afin d’optimiser les espaces intérieurs, la salle à manger a été prévue sur la terrasse.

Australian House by Olivier Dwek – Zante

Saisissant dialogue entre nature et architecture

Entre mer et montagne, sur l’île de Zante, l’architecte belge Olivier Dwek a réinterprété de manière contemporaine l’architecture vernaculaire grecque pour l’Australian House, un projet hors norme entièrement cadré sur un paysage idyllique. Avec des intérieurs très sobres, animés par du mobilier iconique du XXe siècle contrastant avec des espaces immaculés.

L’architecte belge Olivier Dwek conçoit des projets haute couture sur plusieurs continents. En Grèce, il avait déjà exprimé son immense talent en dévoilant la Silver House sur l’île de Zante (voir Artravel n° 66), qui lui avait valu de nombreux succès… Comme pour cette dernière demeure, c’est d’architecture vernaculaire grecque qu’il s’agit là… Et plus précisément de sa traduction contemporaine. À flanc de coteau, l’Australian House jouit d’un emplacement d’exception sur la pointe nord de l’île ionienne, avec une vue plongeante sur la Méditerranée, au cœur d’une nature encore sauvage, à proximité immédiate de la ruine d’un moulin antique et proche de l’île de Céphalonie semblant si accessible… Entièrement cadrée sur la mer et la montagne, cette villa immaculée de 250 m2 nous conte une fabuleuse histoire. Le blanc de l’architecture et le bleu du ciel et de la Méditerranée conversent en permanence, comme une évidence… Olivier Dwek a imaginé un projet aux contours intérieurs et extérieurs d’une extrême pureté pour ne perturber en rien le spectacle de la nature qui se joue ici… Presque opaque, l’arrière de la maison, rythmé par trois oliviers rappelant la végétation de l’île, un chemin de béton, la roche et les ruines d’un moulin antique, brouille les pistes. Il ne montre rien de la scène grandiose qui se déroule de l’autre côté…

Passé le claustra, qui protège l’accès et la porte de la maison, le visiteur est ensuite ébloui par le décor qui apparaît depuis l’entrée : la mer d’un bleu profond, en face et à gauche, s’étalant à l’infini, le littoral et la montagne, à droite, sans oublier cette lumière du Sud si captivante qui s’invite. « L’idée n’était pas de dominer la nature, explique l’architecte belge. Au contraire, la maison devait presque disparaître complètement. » On distingue, dès l’entrée, une console de George Nakashima près d’un tableau du très prisé George Condo. Cet avant-plan se prolonge par un jacuzzi extérieur, puis une piscine à débordement en voile de béton teinté foncé qui se fond avec le bleu de la Méditerranée, et sert de trait d’union entre le ciel et la mer. Comme pour l’enveloppe extérieure sertie d’un enduit cimenté blanc fin, chaque geste, à l’intérieur, est précis et juste… « On pourrait parler d’une non- architecture d’intérieur, tant elle s’efface au profit du paysage et masque cette frontière entre le dedans et le dehors. » Murs blancs, sol en pierre gris clair dedans et dehors, îlot de cuisine blanc et noir, dupliqué à l’extérieur, etc., rien n’affaiblit ce concept de bleu et de blanc. Pas même à l’étage où trône, seule, la suite parentale. Entourée de vastes baies vitrées donnant sur une terrasse, protégée par un claustra de béton, et un solarium, elle évolue entre ciel, mer… et paradis !

Olivier Dwek a par ailleurs eu carte blanche pour le choix du mobilier. Passionné par les arts décoratifs, par le mobilier moderniste des grands architectes du XXe siècle, il a sélectionné des pièces majeures des années 30 à 60, françaises, américaines et danoises. Ainsi, cette demeure de vacances mêle-t-elle des meubles signés, entre autres par George Nakashima, Charlotte Perriand, Ado Chale et Jean Prouvé. « Ce mobilier a beaucoup d’âme, il a une histoire, du caractère, et il contraste magnifiquement avec l’architecture immaculée de la résidence, et lui confère de la personnalité. » Des lampes de Poul Henningsen ou encore des céramiques de Yoshiro Kimura et de Tony Marsh complètent l’ensemble. Et toutes ces associations fonctionnent à merveille. En instaurant à la perfection un étroit dialogue entre nature sauvage et pureté formelle, Olivier Dwek est allé jusqu’au bout de son idée, de sa philosophie… Il a métamorphosé l’Australian House en un chef-d’œuvre essentiel et intemporel.

www.olivierdwek.com

Photos : © Jarmo Pohjaniemi


   Retrouvez l’article dans notre Artravel Hors-Série : Méditerranée

Disponible sur notre boutique – 10 € (frais de port compris)